La
nuit n’avait pas été exactement comme il l’avait imaginé.
« Chez
Sélène » ne signifiait pas dans son appartement mais dans sa propriété en
banlieue parisienne. Et qu’elle propriété ! Les portails en fer forgé ouvraient
leurs battants grâce à une reconnaissance vocale, la maison était en fait un
véritable manoir et derrière le bâtiment il n’y avait rien de moins qu’une
petite forêt.
-
On dormira dehors. Je n’aime pas les espaces
confinés.
« Espaces
confinés » ?
Il
l’attendit dehors, devant la porte du manoir, vieille et immense, taillée dans
un tronc d’un seul bloc. Des scènes de mythologie se dressaient devant ses
yeux. Ou du moins c’est ce qu’il croyait reconnaître. Il reconnut Orion sur le
côté, défendant la déesse Artémis contre un scorpion géant (il était maintenant
imbattable sur l’histoire de ce personnage). Plus haut il vit une autre scène,
une fille revêtue d’une armure, brandissant un sceptre dans une main et un
énorme bouclier dans l’autre. Autour d’elle trônait les douze animaux du
zodiaque.
Sélène
réapparut avec une tente à monter, une lampe de poche et des couvertures
polaires. Lui intimant de la suivre, elle se dirigea vers le bois.
-
Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Myrien
en désignant la scène sculptée. Je ne connais pas.
-
Une chimère de plus, répondit-elle sans
s’arrêter. Ce sont les constellations du zodiaque protégeant la déesse de la
guerre Athéna. Cette scène n’existe dans aucun texte antique reconnu, mais on
retrouve de temps en temps quelques bribes de textes ou même des… témoignages
relatant l’existence de… tout ça. On ne sait pas bien s’il s’agit d’animaux, de
guerriers, ou même de protecteurs mi-humains mi-bêtes. Certains y voient une
allégorie de la puissance guerrière d’Athéna qui puise sa puissance dans les
forces de la terre et du ciel, représentées par les douze signes du zodiaque, d’autres
pensent qu’il s’agit de combattants mythologiques, d’une légende oubliée. Il y
en a même certains pour penser que ces serviteurs d’Athéna existeraient encore
de nos jours, protégeant la Terre contre des menaces inconnues. Une sorte de
secte œuvrant dans l‘ombre pour le bien commun, si tu veux.
-
Et toi qu’est-ce que tu en dis ?
-
Les personnes qui pensent ça ne sont pas très
bien perçues dans les milieux scientifiques. Un peu comme les chasseurs d’OVNI.
Pas la
peine d’être Einstein pour comprendre qu’elle éludait sa question. Il n’insista
pas.
***
La
nuit fut bonne conseillère, car après tout, il avait eu tout le temps de
réfléchir. Pas une seule heure de sommeil. Il était resté allongé à côté d’une
fille splendide et celle-ci s’était endormie en quelques secondes seulement en
lui tournant le dos. Au bout de quelques minutes, elle avait tourné son visage vers
lui. Un visage de femme qui gardait toujours un petit air d’enfant, et des
lèvres… En plus du confort tout à fait sommaire, pas étonnant qu’il n’ait pu
dormir ! Au passage, il avait pu vérifier la menace de la jolie
rousse : le couteau en céramique, une lame de dix centimètres environ,
était rangé dans un étui de pierre qu’elle tenait serré contre sa poitrine
comme un doudou. Belle et effrayante. Fascinante.
-
Bon, prêt pour le voyage ? demanda-t-elle
lorsqu’elle ouvrit les yeux ?
-
Bien sûr.
Le
temps qu’il mit pour répondre, Sélène avait déjà quitté la tente pour s’étirer
à l’extérieur.
-
Pourquoi nous avons dormi dehors ? Tu
avais peur que tes parents s’imaginent des choses ?
-
Il n’y a pas de parents ici. Je te l’ai déjà dit,
j’aime pas les espaces confinés pour dormir. Maintenant si tu veux manger, je
te conseille de me suivre.
Lorsqu’il
quitta la tente à son tour, il fut étonné de découvrir cette forêt en plein
jour. Elle était bien plus grande qu’il ne l’avait imaginé.
-
Tes parents ont une sacrée fortune on dirait,
fit-il sur le chemin du manoir.
-
Pas de parents ici, je te l’ai déjà dis, répéta-t-elle encore sans se détourner.
Sur
ce, elle garda le silence jusque devant les portes de bois.
-
J’ai changé d’avis. Il faudrait que je passe par
chez moi avant notre départ.
-
Tu n’habites pas ici ? Pourquoi faut-il
qu’on passe chez toi ?
-
Ici, c’est la résidence secondaire. Mon chez moi
est à Dingle, et il n’y a que moi qui y vais. On se retrouve ce soir. Je vais
te donner ce qu’il faut pour que tu t’occupes des préparatifs.
Une
fois de plus, Sélène avait dirigé les opérations d’une main de maître. Elle
avait remis une somme à Myrien, en cash, pour qu’il fasse ouvrir la porte de
son studio par un serrurier et qu’il rassemble ensuite tout l’attirail qu’elle
lui avait noté sur une liste. Il devait également préparer ses affaires et
régler tout ce qu’il pourrait avoir à régler sur place. Le voyage pouvait être
long et il était inutile de conserver un appartement vidé de sa présence.
La
somme (plusieurs milliers d’euros) était bien plus que suffisante pour remplir
à bien sa mission du jour. Comme elle lui avait laissé carte blanche pour
utiliser le reste de la somme à sa convenance, il dépensa le surplus pour
acheter des chargeurs de batteries solaires, un ordinateur portable ultra plat
avec de quoi se connecter au wifi sur quasiment toute la surface du globe, et
un gaussmètre. Cet appareil permettait de mesurer les champs électriques et
électromagnétiques d’une zone. Si Sélène savait effectivement où trouver le
casque d’Orion et qu’ils le trouvaient, si le morceau de métal en question près
des sept cratères dégageait réellement un champ magnétique et si celui-ci appartenait
bel et bien au casque, alors ils pourraient mesurer la puissance du champ
autour du casque et vérifier en un clin d’œil s’il est bien aussi spécial que
la légende le prétend. Ca faisait beaucoup de « si » mais Myrien
aimait la technologie, et puis l’idée de se balader avec un casque qui ne
serait peut-être pas le bon, pour le ramener en France et comprendre leur
erreur, non merci. Le gaussmètre était néanmoins trop faible pour mesurer les
champs entourant un corps humain. D’ailleurs, aucun gaussmètre portatif n’en
était capable à sa connaissance. Dommage, ce n’est pas aujourd’hui qu’il
ferait sa démonstration à Sélène.
Il
était déjà dix-sept heures lorsqu’il eut terminé ses emplettes et se dirigeait
vers la résidence secondaire de son employeuse avec un énorme sac de voyage sur
le dos, et un autre dans les bras. Elle lui avait laissé le double des clés et
n’aurait qu’à attendre son arrivée. Enfin il pourrait découvrir l’intérieur de
cette demeure.
N’empêche,
c’était une fille vraiment étrange. Combien de personnes dans le monde, âgées
d’une vingtaine d’années à peine, pouvaient se permettre d’embaucher un inconnu à
plusieurs milliers d’euros par mois pour une durée indéterminée, de vivre dans
un manoir toute seule, de prendre un avion quand ça lui chante pour partir en
Irlande juste pour chercher sa garde-robe et régler « quelques
détails » ?
Il
s’était renseigné durant l’après-midi, dans un cybercafé, et en savait
désormais un peu plus sur elle. Ou plutôt sur sa famille, dont il avait vu le
nom à l’entrée du manoir, la veille.
L’article
de Wikipédia était sous-titré « La malédiction des O’Fummdle ». Sélène
O’Fumddle était née d’une mère française et d’un père irlandais, à Dingle dans
l’ouest de l’Irlande, en 1990. Peter O’Fumddle, son père, était un richissime
entrepreneur qui avait bâti sa fortune sur le commerce maritime et le bois issu
des forêts équitables. Une partie non négligeable de sa fortune était utilisée
chaque année en expéditions de recherche, en groupe ou en solitaire. Sa
dernière expédition fut la quête du casque sacré d’Orion, durant laquelle il
disparut mystérieusement, son corps n’ayant jamais été retrouvé. Sa mère, Nina,
fut retrouvée peu de temps après, pendue dans les toilettes, laissant en 1998 sa fille, Sélène, unique héritière des entreprises et de la fortune familiale
lorsqu’elle aurait atteint sa majorité.
Quand
Myrien releva la tête, il se trouvait aux portes du manoir.
-
Tiens, Sélène est déjà rentrée, fit-il pour
lui-même en constatant que les battants de porte n’étaient pas bien refermés.
On a beau être riche, ce n’est pas une raison pour laisser sa porte ouverte, pensa-t-il.
Il
allait pénétrer dans le grand hall central lorsque l’idée le foudroya comme un
éclair, logique.
Ce n’est pas Sélène qui est entrée.
Myrien
déposa ses sacs à l’extérieur du bâtiment et songea à la situation.
Sélène
avait beau être spéciale, elle n’était pas inconsciente pour autant. Ce ne
pouvait donc pas être elle. Et il se souvenait très bien des tours de clés qu’elle
lui avait laissées le matin à leur départ. Ce ne pouvait donc être qu’un
braquage. Mais qui était le braqueur assez idiot pour passer par la
porte et la laisser ouverte ?
Silencieusement,
il se glissa dans l’entrebâillement, sur les traces du voleur. Ou des voleurs. Mais il préféra ignorer
cette possibilité. Une fois dans le grand hall central, le doute n’était plus
permis. Le capharnaüm qui régnait était comme une piste à suivre qui le
mènerait à son but.
Myrien
avisa que rien n’était détruit, simplement renversé.
D’un autre côté, c’est peut-être comme ça
qu’elle fait son ménage.
Il y eut un bruit
de livres qui s’écroulent au rez-de-chaussée.
Ou peut-être pas.
Il se
dirigea sans bruit vers une porte fermée qui portait une inscription gravée sur
une petite plaque dorée, comme celles que les médecins affichent à l’entrée de
leur cabinet pour vous faire croire que leurs années d’études valent de l’or. Bibliothèque.
Quel est le voleur qui oublie de refermer la
porte d’entrée mais qui se boucle dans une pièce à bouquins ? … Peut-être
des gros balèzes venus chercher un certain carnet.
Cette
idée ne lui plaisait pas. Bizarrement, celle de chercher un couteau ou un club
de golf comme dans les films ne s’était pas imposée à son esprit comme étant d’une
logique imparable. Quand on prend une arme, il faut être prêt à s’en servir, et
il ne s’imaginait pas utiliser un outil tranchant. Ou même un club. Mais
surtout, quand on utilise une arme, on peut s’attendre à ce que l’autre ait
moins de scrupule, s’il vous la prend, à l’utiliser contre vous. Du coup Myrien inspira
profondément. Et c’était déjà pas mal.
À
l’intérieur de cette pièce, sans qu’il sache comment ni pourquoi, il sentait
quelque chose de différent. Comme une énorme puissance contenue. Ce genre de
pressentiment ne lui disait rien qui vaille et il aurait aimé ressentir l’Univers
en lui comme la veille. Mais le vouloir ne semblait pas suffire.
Il
écouta à la porte. Des grognements gênés, bruits de livres froissés, une chute.
A l’oreille, cet invité surprise semblait bien empoté. Myrien compta jusqu’à 3
et…
-
Qu’est-ce que tu fais ?
Le
jeune homme sursauta et son cœur fit une embardée dans sa poitrine lorsqu’il
reconnut la voix de Sélène dans son dos. À l’intérieur de la bibliothèque, les
bruits avaient instantanément cessé. Rapidement, il fit basculer la poignée et
se jeta à l’intérieur de la bibliothèque.
Pourvu qu’il n’ait pas d’arme, pourvu qu’il
n’ait pas d’arme !
Sans
chercher à comprendre, il fonça, balaya la pièce du regard, repéra l’individu –
un homme qui avait l’air aussi étonné de le voir surgir qu’un nouveau-né devant
un Big Mac – et rectifia sa course pour lui tomber dessus. Il projeta tout son
poids sur l’inconnu et chuta avec lui. L’homme se débattait plus qu’il ne se
défendait. Quand il eut enfin le dessus, à califourchon sur lui et le
maintenant ventre à terre, une autre personne le saisi par le col et l’envoya
valser.
Ils étaient donc deux ?
Il se
releva d’un bond, prêt à combattre. Un instant, il crut ressentir la puissance
familière monter en lui, affluer de l’espace, de l’air, de l’intérieur de son
corps, électrisant ses paumes… et constata que c’était Sélène qui l’avait
rudoyé.
Comprendre
cela le ramena aussitôt à sa condition de simple humain. Mais face à elle, dans
la situation où se trouvait le voleur, il aurait préféré avoir des super
pouvoirs.
Sélène
maintenait l’inconnu à son tour, dos au sol cette fois, et appuyait contre sa
gorge la lame familière en céramique. Que devait-il faire, intervenir et
prendre le risque qu’elle dérape ? Myrien était complètement sonné par la
situation. Tout lui échappait.
-
C’est à toi que je pose la question maintenant.
Qu’est-ce que tu fais là ?
L’inconnu
regardait Sélène avec des yeux horrifiés.
-
Qu’est-ce que tu viens faire ici, Simon !
cracha-t-elle alors que l’homme lui montrait sa gorge avec l’un de
ses doigts. Sélène lui écrasait la
trachée.
Elle
desserra sa prise mais ne relâcha pas son attention. Ses yeux étaient fixés sur
l’homme avec une insistance terrible et un brin de folie. L’autre en tout cas
semblait tout à fait prêt à croire qu’elle le tuerait.
Enfin
il put répondre.
-
Je… Je suis venu chercher le carnet, fit-il
d’une petite voix, conscient d’avouer un peu facilement ses torts, mais aussi
que sur un simple mensonge, cette fille si petite serait actuellement capable
de lui refaire le portrait.
-
Le carnet n’existe plus, il a fait trempette un
peu trop longtemps dans les bouches d’égout. Pourquoi tu veux le carnet ?
-
Parce que… tu n’as pas toutes les informations
nécessaires… pour retrouver… le casque…
Le
regard de Sélène, figé un instant plus tôt sur l’intrus, se perdit dans le
vide.
Quelques
minutes plus tard, on aurait pu croire que la tension se fut apaisée. Un tout
petit peu.
-
Alors comme ça vous vous connaissiez ?
demanda Myrien pour alléger l’atmosphère.
Les
deux autres s’évitaient soigneusement du regard. Sélène donnait toujours
l’impression de vouloir fendre le crâne de son vis-à-vis, Simon concentrait
toute son attention sur un détail imaginaire sur la surface de
la table. Tous trois étaient enfin assis dans le salon (qui faisait
certainement aussi office de bureau, de débarras, de bibliothèque et de salle à
manger), Myrien faisait ce qu’il pouvait pour rendre la parole aux deux autres.
Jusqu’à maintenant, rien n’y faisait.
L’inconnu,
qui s’appelait Simon Dietrich, était un chercheur. Pire que ça, il était un
rival direct de Sélène et lui, puisque cet homme était aussi en quête du fameux
casque. Histoire d’en rajouter une couche, ces deux-là ne s’étaient plus
adressés la parole depuis que Sélène avait décidé de couper les ponts avec ses
anciennes connaissances. Car, si Myrien avait bien tout saisi lorsque Sélène
lui avait exposé les choses, Simon était un ami de Peter O’Fumddle et
l’accompagnait souvent dans ses expéditions. Néanmoins, il était sur une autre
expédition lorsque le père de Sélène avait disparu.
Jusque-là, ça tenait la route.
Mais
depuis ce triste jour, Sélène avait refusé de revoir quiconque connaissait de
près son père, et ce tant qu’elle n’aurait pas découvert les circonstances de
sa mort. Simon avait
donc mené sa propre enquête sur l’artefact que recherchait Peter, le casque
d’Orion, se faisant du même coup le rival direct de Sélène. Depuis trois ans
qu’elle avait quitté les études, après le bac, elle avait fouillé toutes les
pistes laissées par son père, avait suivi de nombreuses conférences de part le
monde et pouvait d’ores et déjà se dire experte sur la question du casque d’Orion
et tout ce qui gravitait autour (mythologie du héros éponyme, légendes
anciennes et récentes, dernières découvertes scientifiques et archéologiques,
questionnements divers, propriétés supposées du casque, constellation d’Orion,
etc.).
A
force d’erreurs et de questionnements, elle s’était dirigée vers la piste
parallèle et avait cherché les indices dans les étoiles. Ajouté à son jeune âge
et à son sexe dans un milieu majoritairement vieillissant et masculin, cela lui
avait valu de nombreuses critiques de la part du monde scientifique, puis
l’ignorance la plus totale de la part de la grande majorité autoproclamée
« pensante ».
Il y a
quelques semaines, une information avait filtré selon laquelle Sélène O’Fummdle
détenait un indice primordial dans la quête du casque. Elle avait reçu alors de
nombreuses propositions de financement et d’accompagnement par d’autres
scientifiques, les mêmes qui s’étaient moqués d’elle par le passé. C’est là que
la guerre du casque a commencé et pour certains, tout était permis. D’où sa
mise sur écoute ou encore sa filature et tentative d’intimidation par les deux
brutes. Les légendes qui couraient sur le casque d’Orion étaient plus présentes
et plus fantastiques que jamais.
Simon
Dietrich, respectueux de la vie privée de la fille de son ami Peter, avait
quant à lui mis les autres chercheurs sur écoute. C’est du moins ce qu’il avait
annoncé à Myrien afin que celui-ci intercède en sa faveur auprès de Sélène. Le
vieil homme avait ainsi appris beaucoup de choses qui pouvaient se révéler
primordiales dans la quête du casque et notamment que Sélène détenait une
information capitale sous format codé, gribouillé dans un petit carnet. Il ne
lui manquait qu’une seule information pour se lancer à l’aventure : celle
que Sélène, du haut de ses vingt-et-un ans, avait découverte « dans les
étoiles ». L’emplacement approximatif de l’artefact. Ceci expliquait qu’il
se soit décidé à entrer par effraction chez Sélène et qu’il fouillait dans sa
bibliothèque.
Depuis
que Simon avait révélé toute cette histoire à Myrien, Sélène s’était murée dans
un silence têtu. Lorsqu’il avait émis la proposition de partir avec eux et
d’échanger leurs informations, Myrien avait du s’interposer pour protéger le
nouveau venu. L’une et l’autre se refusaient chacun à parler en premier. La
première par fierté, l’autre par peur de se faire casser le nez. Et Myrien, assis
en face des deux, ne savait plus quoi dire pour meubler le silence.
Lorsque
l’idée lui vint, limpide.
-
D’après ce que j’ai compris Sélène, nous ne
serions partis que tous les deux pour
retrouver le casque d’Orion, n’est-ce pas ?
-
Je n’ai aucune confiance en tous ces mâles qui
se croient supérieurs sous prétexte qu’ils ont une moustache !
-
Et… Simon, enchaîna Myrien en évitant l’attaque,
est le seul scientifique qui ne t’ai pas enfoncé quand tu étais au plus
bas ?
-
Parfaitement ! fit l’intéressé.
-
Oh ! C’était facile de se taire, enchaîna
Sélène.
-
Mais c’est toi qui refusais de répondre au
téléphone !
Myrien
laissa les deux se chamailler, Sélène usant de quelques insultes bien choisies. Il
devait reconnaître que Sélène était très forte dans ce domaine, avec une
capacité à improviser tout à fait impressionnante.
-
Paltoquet !
-
Non mais c’est fini, oui ?
-
Nouille farcie !!
Myrien
intervint :
-
Vous ne pensez pas tous les deux que nous unir
serait bénéfique ?
-
Mais c’est plus que bénéfique, fit
l’archéologue, c’est nécessaire pour trouver l’artefact ! Je sais comment
le déterrer, elle sait où le trouver !
-
Alors où est le problème ?
-
Le problème est que je n’ai pas confiance en ce vieux
buisson, lâcha Sélène.
-
Et moi je ne cèderai mes précieuses informations
pour rien au monde, avoua Simon.
-
Dans ce cas, pourquoi ne pas les garder jusqu’au
dernier moment ? Sélène, nous n’informons pas Simon du lieu exact afin de
nous assurer qu’il ne nous fausse pas compagnie durant le voyage. Et vous
Simon, vous emmenez vos documents dans une boîte scellée. Ainsi, pas de
trahison possible de part et d’autre et quand nous trouverons le casque, nous
le dédierons à Peter O’Fummdle.
L’argument,
risqué, avait fait mouche.
Quelques
secondes s’écoulèrent pendant lesquelles chacun soupesait la proposition.
-
Très bien, conclut Sélène. Mais je ne garantis rien pour la publication de la découverte. Et note-le bien Simon, si tu poses
trop de questions, je t’envoie finir par terre !
-
Je suis d’accord moi aussi, dit le scientifique
en ignorant la menace. Si le casque d’Orion se révèle bel et bien être un
artefact datant de la mythologie, je ne souhaite pas que cela soit ébruité.
- Nous réglerons alors cette question quand nous
aurons trouvé le casque, fit Myrien. Le problème est-il résolu ?
Ce fut
à Simon de prendre la parole après un regard d’accord avec la jeune fille.
-
Pour moi il l’est. Mais j’aurai besoin de rassembler quelques
pièces.
-
Nous partons demain. Et c’est pas négociable.
- Je serai prêt. Où allons-nous ? La Grèce,
lieu de naissance du mythe ? En Norvège, sur l’île de Svalbard où tu as
trouvé l’éclat de métal ?
-
Pas du tout. Nous partons en Egypte.
-
En Egypte ?
-
Oui, en Egypte
-
Mais où exactement ?
Myrien
ferma les yeux pour ne pas voir ce qui allait suivre.
Quand
il les rouvrit, Simon Dietrich finissait son vol plané et partit à la rencontre
du sol.
Sélène
se frottait déjà les jointures.
-
Je te remercie de l’avoir invité à nous suivre,
Myrien. Ce voyage promet d’être divertissant.
Encore une fin de chapitre excellente et très drôle ! ;)
RépondreSupprimerMerci bien WildGrass =)
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